2ème dimanche du Carême
Abbé Jean Compazieu | 28 février 2011La Transfiguration de Jésus
Textes bibliques : Lire
Les lectures de ce dimanche nous aident à mieux comprendre ce qu’est réellement le Carême. Ce n’est pas d’abord un temps de privation ou de mortification. La couleur violette qui est un signe de pénitence ne doit pas nous induire en erreur. Et même si certaines étapes nous semblent austères, il nous faut d’abord voir l’objectif vers lequel nous allons. Les textes bibliques nous montrent des gens qui se sont mis en chemin. Nous avons le témoignage d’Abraham, puis de Timothée, enfin celui des disciples avec Jésus.
La première lecture nous présente l’exemple d’Abraham qui a entendu l’appel du Seigneur : “Quitte ton pays, la Maison de ton Père, et va vers le pays que je te montrerai.” Abraham a répondu à cet appel. Il s’est mis en route. Il a fait confiance à la Parole de Dieu. Contrairement à Adam qui a douté et désobéi, il est devenu l’homme de la foi et de l’obéissance. Adam avait fait entrer le mal dans le cœur de l’homme. Il avait attiré la malédiction divine. A partir d’Abraham, l’humanité est invitée à entrer dans l’espérance. Ce témoignage nous éclaire sur ce que doit être le Carême. Comme Abraham, le Seigneur nous appelle à sortir de notre petite vie tranquille pour le suivre sur des chemins que nous n’avions pas prévus. Nous sommes en marche vers Pâques, vers la victoire de Jésus sur la mort et le péché. Cette victoire n’est possible que dans la foi.
La lettre de l’apôtre Paul à Timothée va dans le même sens. Timothée est un responsable de la communauté d’Ephèse. C’est un timide et il souffre de la situation que vit sa communauté. Paul vient lui rappeler que sa prédication ne doit pas se laisser influencer par les doctrines qui sont au goût du jour. L’évangile n’a pas à être falsifié. Timothée a été appelé par pure grâce de Dieu. Paul l’exhorte à “réveiller la grâce de Dieu.” La mission des communautés, notre mission à tous, c’est d’annoncer l’évangile du Christ ressuscité. C’est un immense bonheur qui permet d’affronter les difficultés rencontrées lors du témoignage. Il est hors de question de se décourager ; le carême c’est le temps de la persévérance.
L’évangile nous rapporte le récit de la Transfiguration selon saint Matthieu. C’est comme un phare lumineux qui nous montre le point d’arrivée de notre vie humaine et chrétienne. Jésus mène ses trois apôtres, Pierre, Jacques et Jean, vers une haute montagne. Dans le monde de la Bible, la montagne c’est le lieu de la présence de Dieu. C’est là qu’il s’est manifesté à Moïse, puis plus tard à Élie. Et c’est là aussi que Jésus laisse entrevoir à ses disciples la beauté de sa divinité. Un jour, lui-même avait dit : “Je suis la Lumière du monde”. Sur la montagne, il laisse transparaître un peu de cette lumière qui est en lui. C’est un moment de grâce comme il s’en produit peu dans une vie.
Pierre voudrait prolonger cet instant de bonheur et s’y installer. Mais la voix du Père vient rappeler les disciples à la réalité : “Celui-ci est mon Fils bien-aimé en qui j’ai mis tout mon amour, écoutez-le.” Cette voix donne l’explication de la grande lumière qui enveloppe Jésus. Aujourd’hui, ils voient son visage transfiguré. Plus tard, au Jardin des Oliviers, ils le verront défiguré. Le Messie qu’il nous faut écouter est un Messie souffrant et crucifié. A travers cet événement de la Transfiguration, Jésus dévoile pour ses disciples et pour nous le but de son voyage sauveur. Cette lumière mystérieuse est une fenêtre ouverte sur la résurrection et la vie auprès du Père. Même quand tout va mal, nous ne devons pas perdre confiance en lui. La mort et le péché n’auront pas le dernier mot.
La Transfiguration du Christ vient donner tout son sens à notre vie chrétienne. Parfois, nous avons l’impression d’être dans le brouillard. Mais si nous nous tournons vers le Christ, nous découvrons que nous sommes en voie de transfiguration. Nous le savons bien, les personnes qui s’exposent au soleil sont transformées par la lumière. Nous chrétiens, c’est devant le Christ que nous nous exposons ; c’est vers lui que nous regardons. Saint Paul nous dit que notre destin c’est de devenir semblables “à son corps de gloire” (Ph. 3. 21). C’est vrai, nous vivons dans un monde défiguré par la précarité, la violence, les turpitudes et le mépris des personnes. Mais nous savons que nous sommes tirés par l’espérance de la transfiguration finale. Durant ce Carême, nous sommes invités à accueillir les signes de cette espérance et à nous mettre en route à l’appel du Seigneur.
En ce jour, nous nous rappelons que le Seigneur nous invite chaque dimanche à gravir la montagne et à nous approcher de lui. Nous le prions : Donne-nous de contempler ton visage dans le mystère Eucharistique et de repartir le visage rempli de lumière pour éclairer les détails de notre vie. Aide-nous aussi à te découvrir dans le visage des frères et sœurs que tu mets sur notre route. Amen
D’après diverses sources
salut mon Père!
juste pour vous souhaiter un Bon CARÊME!
Que Dieu vous bénisse et vous garde!
Père Philippe, scj
Bonjour mon père, merci pour tous ce que vous faites pour l’avancée du règne de Dieu. Bon debut de carême
Dimanche dernier, nous avions vu Jésus sous son aspect le plus humain. Il était tenté de faire des choix contraires à sa vie de Fils de Dieu. Il a préféré rester un homme ordinaire qui éprouve la faim et subir la condition humaine sans aucun privilège. Il a choisi de mourir pour nous sauver.
La gloire de Dieu sur un visage d’homme
Beaucoup se disent « chrétiens non pratiquants ». Si on leur demande de préciser leur pensée, ils disent : « Mais je crois en Dieu ! » Le grand dommage, c’est que cette croyance-là n’a absolument rien de chrétien. Les juifs, les musulmans et la plupart des hommes croient en Dieu sans être chrétiens. Dans notre profession de foi, dans notre Credo, nous affirmons croire en Dieu (bien sûr !), en deux lignes seulement. Et puis nous développons notre croyance spécifiquement chrétienne en seize lignes : c’est la foi dans le Christ qui fait le chrétien, c’est Jésus, Dieu qui s’est fait homme, qui remplit notre Credo.
Oui, Jésus était un homme comme nous, avec de vraies mains qui saignaient, de vrais yeux qui pleuraient, un vrai corps qui se fatiguait. Il est un homme qui est mort, d’une vraie mort.
Quelques temps auparavant, ce Jésus, si humain, prit avec lui ses amis intimes, Pierre, Jacques et Jean, et, sur une haute montagne, il a laissé transparaître dans son corps la lumière de sa divinité. Les signes en étaient clairs : la montagne, la métamorphose lumineuse, la nuée ombrée, la voix qui vient du ciel… La vraie foi chrétienne n’est pas de penser que Dieu existe, mais d’oser affirmer que la gloire du Dieu unique d’Israël est sur le visage d’un homme en chair et en os, Jésus !
Appelés, nous aussi, à la transfiguration
« Dieu s’est fait homme pour que l’homme soit fait Dieu » a écrit saint Irénée. La transfiguration éclaire en effet la question la plus importante de nos coeurs d’hommes : la vie a-t-elle un sens ?
Beaucoup de choses humaines ont un sens en elles-mêmes : l’amitié, l’amour, la culture, le progrès, la justice et tant de valeurs reconnues de tous. Mais il y a aussi beaucoup de non-sens : cet enfant qui souffre et qui va mourir, ces massacres de populations, ces séismes er ces tsunamis qui tuent tant de monde, les tragédies nucléaires. On ne peut pas de pas se demander : qui va l’emporter du sens ou du non-sens ? Est-ce la mort, la destruction, le mal, qui sont au bout de tout ?
La réponse de notre foi est la réponse même de Jésus : l’être humain, si fragile et menacé qu’il soit devant les forces de la nature et en face de ses propres folies, n’est pas pour finir dans un trou, en terre ou dans la vase d’un océan.
L’homme est destiné à être transfiguré en Dieu. Notre baptême nous ajuste à la vie de Jésus ressuscité. Dans son évangile, saint Matthieu ose utiliser le même mot pour nous dire que « le visage de Jésus resplendit comme le soleil » (Mt 17, 2) et qu’ « alors les justes resplendiront comme le soleil » (Mt 13, 43). Telle est la densité éternelle que prend chacun de nos actes humains. Nos choix ne sont pas indifférents, ils pèsent d’un poids d’éternité.
Les homélies sur kerit.be
Mon père ,
Merci beaucoup pour cette preparation à la méditation de la parole .
En cette période de Carême, nous lisons et partageons l’évangile avec nos élèves et cela m’aide beaucoup.
La tranfiguration n’est pas facile à expliquer à de jeunes enfants.
Merci encore pour tout ce que vous faite.
Merci cher confrère pour le temps que tu dégage pour la formation du peuple de Dieu et pour l’affermissement de tous les consacrés